L'article 412 du règlement de la Fédération Equestre Internationale (FEI) relatif au dressage précise que le travail latéral (appuyer, tête au mur, croupe au mur et épaule en dedans) vise à « augmenter l'engagement des postérieurs et ainsi le rassembler ». Dans ces mouvements, le cheval est légèrement incurvé et se déplace sur plusieurs pistes. Le document rappelle que la flexion et l'incurvation ne doivent jamais être exagérées au risque de porter atteinte au rythme, à l'équilibre et à la fluidité de l'exercice. L'allure doit être maintenue libre et régulière avec une impulsion constante tout en maintenant la souplesse et la cadence.
L'épaule en dedans doit être montée avec une incurvation légère mais uniforme autour de la jambe intérieure afin de maintenir l'engagement et la cadence mais aussi l'angle d'environ trente degrés. L'antérieur interne du cheval passe par dessus l'antérieur externe dans un mouvement de croisement. Le postérieur interne s'avance sous la masse du cheval en se posant sur la même ligne que le postérieur externe, la hanche interne s'abaissant. Le cheval est incurvé dans le sens contraire de la direction dans laquelle il se déplace.
Le cheval est raisonnablement incurvé autour de la jambe intérieure, sensiblement plus que dans l'épaule en dedans. L'angle devrait être d'environ trente cinq degrés de manière à ce que de face ou de dos il soit perceptible que le cheval se déplace sur quatre pistes. L'avant main est conservée sur la piste et les hanches sont déplacées vers l'intérieur. Le cheval est incurvé dans le sens de son déplacement.
La croupe au mur est symétriquement l'opposé de la tête au mur. Les postérieurs restent sur la piste alors que l'avant main se déplace vers l'intérieur. Les principes de la tête au mur s'appliquent pareillement à la croupe au mur.
L'appuyer est une variante de la tête au mur. Contrairement à cette dernière elle s'exécute sur une diagonale. L'incurvation du cheval se fait autour de la jambe intérieure et dans la direction où il se déplace. Le rythme et la cadence ne sont à aucun moment altérés. Pour permettre une plus grande liberté et mobilité d'épaule, l'impulsion doit absolument être maintenue, en particulier l'engagement du postérieur interne. Le corps du cheval est quasiment parallèle au grand côté avec les épaules restant systématiquement devant les hanches. Dans l'appuyer, le cheval se déplace vers l'avant et de côté.
Afin d'apprécier la qualité d'un appuyer, posez-vous les questions suivantes : le cheval est-il volontaire et maintient-il son activité ? L'angle est-il conservé tout au long de l'exercice ? La position du cavalier est-elle correcte ? La préparation avec les épaules devant est-elle nette ? Le tracé est-il respecté en fonction des lettres de départ et arrivée ? La cadence est-elle préservée ? Le cheval accepte-t'il l'incurvation ?
Placez la lettre d'arrivée entre les deux oreilles du cheval pour renforcer la bonne orientation de l'appuyer.
Pour vérifier que votre cheval n'est pas basculé, assurez-vous que ses deux oreilles soient horizontalement sur la même ligne.
Ne maintenez pas l'incurvation avec une action abusive de la main intérieure, cela risquerait d'entrainer une limitation de la mobilité des épaules et un blocage du déplacement latéral.
Pour comprendre l'incurvation, visualisez votre cheval comme une parenthèse se refermant sur votre jambe intérieure.
A l'entrainement, jouez avec l'angle et le croisement de votre appuyer pour conserver l'attention et travailler la réaction de votre cheval. Demandez plus ou moins de hanches, déplacez-vous plus ou moins de côté.
De la même manière, assurez-vous de contrôler la taille des foulées en demandant des variations d'allures dans l'exercice. A tout moment, vous devez pouvoir alterner entre une simple diagonale, une imperceptible tête au mur ou un appuyer académique voire même faire passer les hanches devant afin de tester la soumission aux aides. A tout moment, vous devez pouvoir canaliser le mouvement latéral à l'aide de votre jambe intérieure en transformant votre appuyer en épaule en dedans ou cession à la jambe.
Dans ces exercices, le postérieur interne se mobilise pour venir se fléchir sous la masse, soutenant et propulsant le reste du corps, remettant ainsi le cheval en équilibre dans les aides.
A aucun moment vous ne devez risquer de compromettre votre position en faveur de l'exercice. Si vous êtes mal assis, ce dernier finira à terme par se détériorer. Marchez droit et reprenez une fois votre corps remis en place.
Dans l'appuyer, les aides doivent agir à titre indicatif pour guider le cheval dans l'exercice mais sans le contraindre avec une demande incessante. Afin de ne pas voir se ternir la réactivité, le cavalier doit veiller à renouveler l'action de sa jambe extérieure plutôt qu'à coller son éperon tout au long du déplacement latéral. Commencez par appliquer une jambe discrète que vous pourrez, si besoin, appliquer à nouveau plus fermement. Moins vos aides sont grossières et oppressantes plus le cheval sera réceptif. La jambe externe, bien que reculée, doit rester longue et ne pas remonter sur le tapis. En se décalant sensiblement, elle permet de mieux mobiliser les hanches, créant plus d'amplitude dans le déplacement latéral et assurant un plus grand parallélisme. La jambe interne est absolument essentielle. Avec la rêne extérieure, elle est la clé d'un appuyer réussi : elle contrôle l'engagement du postérieur interne en l'encourageant à s'avancer plutôt qu'à s'écarter, créant un mouvement autant vers l'avant que vers le côté. Elle recueille l'incurvation et gère l'impulsion en plus de déterminer la longueur de l'appuyer. En cas de réaction insuffisante à votre jambe extérieure, redressez et améliorez la réactivité sur le droit ou revenez à la cession à la jambe sur la piste ou sur la diagonale pour augmenter la mobilité des hanches.
Veillez à gardez vos coudes rigoureusement au corps, cela vous aidera à conserver vos pouces au dessus et vos mains ensemble, une position précieuse pour améliorer le contact et la connexion du cheval en vue d'une meilleure qualité de rassemblé. Dans l'appuyer, vous devez avoir l'envie de pousser sur vos rênes, vos mains ayant tendance à aller vers la bouche du cheval plutôt qu'à retenir vers votre ventre. Votre contact agit comme un couloir dans lequel le cheval doit sereinement évoluer. Le contact doit être gardé sur la rêne extérieure qui intervient pour contrôler la vitesse et l'équilibre, canalisant l'énergie du cheval pour l'acheminer vers le point d'arrivée. La main intérieur reste prête à intervenir de concert avec la jambe du même côté pour freiner les épaules et donc le croisement de l'appuyer.
Dans l'appuyer, les épaules du cavalier doivent être parallèles à celles du cheval, le regard vers le haut allant dans le sens de la marche. L'épaule interne doit être légèrement reculée, le poids du corps ne se transférant en aucun cas sur la fesse extérieure mais restant réparti dans la selle avec une tendance à accompagner le cheval dans la direction où il se dirige afin d'encourager le mouvement latéral. Le fait de basculer du poids à l'intérieur ouvre l'angle de votre hanche interne, libérant le cheval de toute restreinte dans le croisement latéral. En définitive, les épaules du cavalier, parallèles à celle du cheval, doivent être quasiment perpendiculaire au grand côté.
Le déplacement latéral ne devrait jamais être réalisé au détriment de la qualité de l'allure. Activité et cadence mais aussi qualité de la mise en main doivent toujours demeurer une priorité. Rappelez-vous, le travail latéral est pour le cheval une gymnastique équivalent à toucher ses doigts de pied. Cela ne se fait pas aisément du premier coup ! Durant l'apprentissage, veillez à ne demander que quelques foulées d'appuyer très long puis au fur et à mesure augmentez vos exigences.