Alors que dans les Galops 1 et 2, il suffit de « prendre le galop », le niveau trois de l’examen intègre un départ sur le bon pied. Il s’agit alors non seulement de contrôler parfaitement la trajectoire, la vitesse et l’équilibre mais également d’appliquer les aides adéquates afin d’obtenir le galop à juste. La transition met alors à l’épreuve l’indépendance des aides du cavalier tout en testant la réactivité du cheval.
Pour le cavalier jusqu’au Galop 2 comme pour le cheval de trois ans au débourrage, l’objectif est tout simplement de passer à l’allure supérieure, souvent via une accélération de la vitesse et augmentation de l’amplitude.
Par la suite, le départ au galop se peaufine pour finalement devenir une transition fluide et harmonieuse répondant à des aides précises bien que discrètes. Le niveau d’exigences augmente alors pour prendre en compte l’ensemble des ingrédients nécessaires à un départ réussi : le contrôle de l’allure, la mise en main, la rectitude, l’abaissement des hanches et l’attitude montante notamment. Le succès du départ dépend essentiellement de la qualité de l’allure le précédent.
À chaque étape de l’apprentissage, les objectifs évoluent. Avant de vouloir partir au galop du pas, le cavalier doit s’assurer que les transitions trot - galop soient parfaitement acquises. Il est indispensable de veiller à la correction de l’allure précédent le départ. Un trot précipité ou en sous activité nuira à son bon déroulement. Un cheval traversé, au contact imparfait et à l’équilibre horizontal aura d’avantage de difficulté à exécuter promptement l’exercice de manière satisfaisante.
Le cheval doit être vibrant, à l’écoute, en attente des aides et actif dans les postérieurs sans pour autant anticiper. La taille des foulées ne peut en aucun cas augmenter et la vitesse doit être maintenue à l’identique, aucune accélération n’étant tolérée. Si le cheval se sauve ou que le rapport à la main se dégrade, le départ ne pourra être mené à terme. Au contraire, le cavalier devra alors rapidement évaluer la situation et reporter la transition.
L’objectif principal n’est pas de partir au galop coûte que coûte mais bien d’obtenir une transition soignée, cela impliquant parfois patience et flexibilité. Mieux vaut retarder le départ que partir en désordre.
Le choix de la trajectoire suivie en préparation du départ au galop est déterminant. Les premières fois, l’exercice doit être demandé sur la courbe, de préférence sur le cercle ou dans un coin puisque le cheval y est naturellement plus à même de partir sur le bon pied. La partie ouverte d’un cercle de vingt mètres est particulièrement propice à cette transition, plus précisément la seconde partie lorsque le cheval s’apprête à rejoindre la piste.
Le cavalier doit veiller à ce que la trajectoire arrondie ne freine pas son partenaire qui doit au contraire conserver une activité constante dans les postérieurs. Le tracé favorise alors l’incurvation autant qu’il régule l’amplitude et la vitesse, prédisposant un départ à juste. Il est indispensable de dessiner parfaitement la courbe, appliquant une légère flexion de la ganache sans que le cheval ne réduise la taille du virage.
La jambe intérieure, associée au contact de la rêne externe, assure le contrôle de l’itinéraire lui même garant de l’équilibre. Elle assure également le mouvement vers l’avant dans une tendance propulsive. Le cheval dérapant vers l’extérieur ou se couchant à l’intérieur par manque d’encadrement des épaules et des hanches présentera d’avantage de difficulté dans l’attitude montante nécessaire à l’exécution correcte de cet exercice.
Par ailleurs, le cheval risque de mal interpréter la demande si les aides sont incomplètes ou disproportionnées, tournant autour des épaules en une sorte de demi pirouette alors même qu’il devrait partir au galop.
Le cavalier doit soigner sa position, son poids également réparti dans la selle et dans les étriers, sans verser vers le milieu du cercle, son buste subtilement tourné vers l’intérieur, épaule interne légèrement reculée. Les épaules conservent leur verticalité. Le cavalier doit anticiper le mouvement afin de ne pas être propulsé vers l’arrière en passant à l’allure supérieure. Le garrot parfaitement au milieu des deux rênes, ses poignets dont tournés pouces au dessus.
L’idée est d’envelopper, d’encadrer, d’accompagner le cheval dans le départ au galop en restant maitre de son propre corps ainsi que du sien.
L’étape suivante va consister à partir en ligne droite. Ici le cheval a tout le loisir d’augmenter son amplitude en amont du départ au galop, c’est pourquoi il est avant tout nécessaire de maitriser parfaitement la transition sur le cercle. Alors que la courbe endiguait la moindre accélération, la ligne droite autorise l’empressement dans le trot. Les premiers départs sur le droit peuvent être demandés en sortie ou à l’approche d’un coin afin de canaliser le cheval en évitant toute fuite vers l’avant. Dans un second temps, il sera envisageable d’exiger la transition en milieu de grand côté.
Aucune étape ne peut être négligée. L’important est de maintenir la cadence en préparation de la transition montante. Regard au loin, le cavalier reste gainé, mains basses et jambes descendues pour préserver abaissement des hanches et tendance montante. Ses aides internes appellent une légère flexion de manière à apercevoir le coin de l’oeil du cheval ; les aides externes assurent une parfaite rectitude. La présence de miroir ou d’une personne à pied peut s’avérer extrêmement bénéfique à ce stade. La jambe extérieure se recule pour signifier le départ. Appliquée sans maintien de la rêne extérieure, celle ci risque de pousser les hanches devant les épaules, or le cheval doit rester rigoureusement droit.
Dans certains cas, il peut être bénéfique de partir au galop au bout d’une longue cession à la jambe qui aura permis d’appliquer efficacement jambe intérieure et rêne extérieure. Les premières foulées de galop doivent se faire dans la propulsion, avec projection. Mieux vaut viser une allure de travail puis rassembler plutôt que de partir en sous impulsion. La distance de galop doit permettre au cheval de s’installer confortablement dans l’allure avant de transitionner à nouveau.
Les transitions trot galop confirmées, les départs du pas peuvent être abordés. La difficulté est ici de conserver l’activité dans les préparatifs. Comme précédemment, la courbe sera un outil précieux pour débuter avant de se confronter à la ligne droite.
Il peut s’avérer utile d’enclencher la marche avant au trot sur plusieurs mètres avant de marcher au pas quelques foulées pour finalement sauter dans le galop. Le cheval n’a ici pas le temps de passer dernière la jambe. La transition doit être nette et instantanée. Déclencher un décompte augmente la précision : trois, deux, un, galop. La difficulté est d’obtenir cette réactivité sans nuire à la mise en main.
Le cavalier doit être intransigeant sur la précision du départ tout en s’assurant au préalable d’avoir avec la bouche du cheval une connexion pérenne. Depuis le pas rassemblé, le cheval doit être tendu sur les rênes tout en ayant un contact moelleux. Le cavalier ne doit pas tout lâcher dans la transition. Plus que tout, le cheval doit être frémissant et réceptif pour prendre le galop sur une action discrète du cavalier. La jambe reculée n’est qu’un code bref et subtile, il ne s’agit pas de porter le cheval dans l’impulsion.
Les conditions doivent déjà être réunies pour un départ de qualité, n’attendant plus que l’application de l’aide adaptée pour effectivement marcher au galop. En aucun cas ne faut-il accepter décalage ou désordre dans le départ au galop. Si la réaction se fait attendre, que le pas ou le contact se détériore, le cavalier doit rapidement prendre la décision d’annuler ce départ pour le reporter quelques foulées plus tard.
Avec un jeune cheval, il faudra au contraire accepter les imprécisions afin de l’encourager et le rassurer. S’il est habitué à la longe, la voix est un accessoire précieux pour le guider. En l’associant aux aides adéquates, le cheval va petit à petit comprendre les indications de votre corps.
Les premiers départs au galop du pas contiendront certainement une foulée de trot voire une instabilité dans le cadre. Ceux-ci sont malgré tout encourageants, ils doivent donc être tolérés voire même récompensés.
Sur un cheval dressé, si la demande du cavalier est correct mais que le cheval ne part pas, c’est la préparation qui doit être optimisée et le cheval davantage sensibilisé. En aucun cas le cavalier ne peut compromettre sa position pour faciliter la transition.
Le départ au galop peut parfois s’avérer être une source d’angoisse pour le cavalier craignant une prise de vitesse excessive ou une turbulence de son cheval susceptible de le déséquilibrer.
En réalité, l’appréhension de la chute peut être paralysante. C’est une hésitation naturelle bien que parfois contre productive car le mouvement vers l’avant est souvent la solution la plus sécurisée pour celui qui est en selle.
Sur un cheval chaud, multiplier les transitions pas - trot et intégrer des cessions à la jambe dans la détente peut améliorer l’acceptation des jambes avant d’approcher le départ au galop. Décaler la jambe peut surprendre un cheval tendu, il faut donc multiplier les occasions de le toucher avec le mollet avant de finalement partir au galop.
Si le cavalier est intimidé par cette allure, il faudra se contenter de galoper quelques foulées en cercle avant de repasser au trot pour répéter plusieurs fois cet enchainement. L’objectif est de galoper un peu plus de foulées à chaque fois.
Un cheval qui part constamment sur le mauvais pied peut souffrir d’un inconfort physique. L’intervention d’un ostéopathe ou vétérinaire est judicieuse afin d’éliminer ce doute. S’il est sain, c’est probablement que le problème vient du cavalier.
La difficulté peut venir d’un manque d’incurvation, auquel cas l’utilisation de la volte avant un départ sur un cercle de diamètre supérieur peut être salvateur. L’ébauche d’une cession à la jambe, en ligne droite aussi bien que sur une courbe large peut également être constructive.
À main gauche, avec l’objectif de partir sur le pied gauche, il est envisageable de pousser imperceptiblement le cheval en cession à la jambe gauche vers la droite dans le but de l’arquer autour de la jambe intérieure. L’idée est tout simplement de pousser la cage thoracique du cheval vers la droite tout en maintenant ses extrémités, épaules, encolure, hanches à gauche.
Néanmoins, il faut veiller à ne pas abuser de la flexion en perdant le contrôle des épaules. Le manque d’alignement de son corps risque de le faire basculer sur un départ au galop à faux. Le tout doit bien entendu se faire dans une parfaite maitrise de l’équilibre et de la vitesse. Le travail latéral, même minime, permet de sensibiliser le cheval à vos aides.