L’entrainement à la longe offre des perspectives de gymnastique variées potentiellement bénéfiques à la progression de la musculature chez le cheval. Menée avec soin, une séance de longe peut se montrer aussi bienfaisante qu’une séance montée. Si tant est que le longeur ne se contente pas de faire tourner son cheval en rond dans l’intention grossière de le fatiguer, les similitudes peuvent s’avérer nombreuses.
Le cheval apprend à mobiliser son corps sans encaisser le poids de son cavalier, renforçant en toute liberté son endurance, sa souplesse et sa force.
De son côté, le cavalier attentif devrait de concert appréhender sous un angle nouveau le fonctionnement de son partenaire.
Des détails passés inaperçus, des sensations jusqu’alors méconnues, des conclusions parfois erronées, voilà ce que risque de mettre en lumière un travail de longe minutieux, autant d’indications qui bien interprétées enrichiront l’échange dans le couple.
Il y a finalement de fortes chances pour que ce dialogue subtile établi à pied renforce la nature du lien qui unit en selle le cavalier à son cheval.
La longe est l’un des exercices les plus familiers pour le cheval. En effet, il y est initié dès le plus jeune âge lors de son débourrage. Excellent échauffement, il favorise l’assouplissement, approfondi le cadio, contribue à l’élimination des courbatures mais permet également d’accroitre la confiance du cheval dans l’homme.
Avant de programmer de la longe, consultez un vétérinaire. En fonction notamment de la condition physique du cheval, il vous indiquera le nombre de séances hebdomadaire idéal. Si certaines fragilités peuvent parfois être compensées par la longe (par exemple les contractures musculaires dorsales), d’autres pathologies liées aux membres peuvent l’éliminer du programme.
La longe peut être utilisée suite à un effort important dans l’optique d’éliminer les toxines ou au contraire après une période d’arrêt pour remettre le cheval en forme.
Prenez le temps d’observer le cheval, de comprendre son fonctionnement, d’analyser ses points de force autant que ses faiblesses. Ne soyez pas tenté de calquer une séance d’entraînement à la longe d’un cheval à l’autre. Optimisez l’entrainement en adaptant vos exigences à l’âge du cheval, à son niveau de dressage, à son expérience en longe.
Avant de débuter, il peut s’avérer utile de le familiarisez à la chambrière en la faisant doucement glisser le long de son corps jusqu’à ce qu’il reste immobile, l’oeil tranquille.
En main, vérifiez si vous pouvez marcher à son épaule, vous arrêter ensemble, repartir. Marchez au pas une bonne dizaine de minutes avant de fixer le harnachement que vous prendrez le soin d’ajuster progressivement au fur et à mesure.
Quel que soit l’enrênement choisi, évitez de débuter votre séance en ligotant votre cheval. Il ne s’agit pas de l’empaqueter dans le but de le contraindre mais plutôt de le guider petit à petit vers d’avantage de connexion et de décontraction. Au contraire, adaptez-vous aux besoins de chacun en vous fixant un axe de travail précis en choisissant le matériel le plus adéquat.
Être attentif implique de cerner les réactions émotionnelles de votre compagnon. Comment réagit-il à vos sollicitations tant dans son corps que dans son esprit ? Quels sont les retours suite à un appel de langue, un changement dans la voix, une mouvement de la chambrière ? Ajustez votre méthode en fonction de votre constat.
Nous attendons systématiquement du cheval qu’il vienne à nous. Nous tâchons d’amadouer le poulain sous la mère dans son pré puis nous réjouissons d’être accueilli avec un hennissement aux écuries. À terme, le cheval s’approche volontiers de l’homme en toutes circonstances.
Paradoxalement, nous lui demandons à la longe de s’écarter en maintenant une certaine distance, question de sécurité mais aussi d’efficacité. Enseignez cet éloignement à votre cheval en tenant la chambrière horizontalement entre vous au niveau de son épaule.
Acceptez pour commencer d’évoluer sur un cercle réduit favorisant un contact franc. Petit à petit, lâchez du leste. Si le rond de longe a l’avantage de contenir votre cheval en l’empêchant de s’écarter excessivement, il a pourtant l’inconvénient, comme le pare-botte, d’attirer le cheval à lui. Le risque est de ne plus totalement maitriser la trajectoire. Une carrière ou un manège vous offriront d’avantage de possibilités.
Installez-vous initialement dans un coin de façon à profiter de deux côtés canalisant votre cheval pour l’aider à stabiliser le cercle. Quand le cheval aura compris que c’est lui qui vous tourne autour et non pas vous qui lui courrez après, éloignez-vous du bord.
Veillez à ne pas vous retrouver devant votre cheval afin d’éviter qu’il s’arrête ou vous fasse face. Ne cherchez pas à reculer pour vous en éloigner puisqu’il aura tendance à vous suivre. N’avancez pas vers votre cheval sans raccourcir la longe.
Ne cédez pas à la facilité de débuter la séance à gauche pour ensuite la finir à droite sans intégrer de changements de main supplémentaires. Comme vous le feriez en selle, déplacez-vous régulièrement d’une main à l’autre, profitant de chaque inversion pour accorder à votre cheval une pause et régler l’enrênement si besoin. Soyez au contrôle du mouvement de votre cheval.
Comme lorsque vous pratiquez le yoga ou renforcez vos abdominaux, pour engager correctement sa musculature le cheval ne doit pas se hâter. En le gardant actif dans les postérieurs, confortez-le dans le maintien d’une cadence raisonnable.
Multipliez les transitions entre et à l’intérieur de l’allure en exigeant graduellement plus de réactivité. Simultanément, jouez avec la taille du cercle de manière à dessiner un escargot, alternant une courbe plus grande avec une plus petite, influençant ainsi l’amplitude des foulées.
Essayez de marcher droit en accompagnant à grandes enjambées votre cheval dans un allongement puis reprenez avec une petite volte. En raccourcissant la trajectoire, vous encouragez le cheval à se rassembler tout en l’incitant par votre proximité à maintenir l’énergie.
N’ayez crainte de répéter un exercice perfectible. Ne changez pas d’idée sous prétexte que vous n’obtenez pas immédiatement le résultat escompté. Au contraire, reprenez patiemment et récompensez chaque progrès.
Prêtez attention aux détails. Dans une transition du pas vers le trot, l’attitude de votre cheval devrait rester inchangée. Privilégiez l’étirement longitudinal qui participe entre autre à créer la force nécessaire à porter le cavalier.
À la longe, votre cheval doit rester sur la main avec un contact franc et constant. S’il accepte de se descendre, suivez-le dans la main sans pour autant l’abandonner au risque de perdre la connexion.
En liberté le cheval a plutôt tendance à se coucher dans les virages à l’image d’un motocycle. Soyez attention à son incurvation. Si votre cheval se contre fléchit, ajustez l’enrênement pour l’encourageant à s’incurver à l’intérieur.
Votre position en tant que longeur doit refléter celle que vous adoptez à cheval. Vos bras restent souples, vos mains prêtes à intervenir à tout instant. Votre buste est tourné vers le cheval, vos coudes restent au corps. Un triangle se forme entre le cheval, la longe et la chambrière.
Longer et monter partagent une problématique commune. Comme sur les rênes, le cheval doit répondre positivement au demi-arrêt sur la longe. Il doit être identiquement en équilibre, rassemblé, actif dans ses postérieurs, sur la main, etc…
La parade doit être exécutée de manière similaire : grandissez vous, tendez votre haut du corps, fermez vos doigts sur la longe, inspirez. Puis cédez, relâchez-vous. L’activité de votre cheval dépend de la qualité de cette remise en équilibre, de sa capacité à reprendre du poids sur les hanches. Il ne convient pas de pourchasser votre cheval dans l’espoir d’augmenter son dynamisme.
Osez parler fort. Votre voix est l’aide principale dont vous disposez à la longe. Sans jamais être impatient ni brutal, soyez ferme et précis dans vos demandes. Vous devriez obtenir une réaction si ce n’est à la première alors à la seconde demande, plus convaincante.
Envisagez de rapprocher la chambrière si nécessaire sans pour autant toucher votre cheval. Choisissez des mots simples et courts que vous répétez systématiquement. Préparez votre cheval à la demande qui va suivre en employant son nom. En amont d’une transition, cette interpellation le rend plus attentif en renforçant son équilibre, le préparant à sauter instantanément dans la nouvelle allure. Flattez votre cheval lorsqu’il répond favorablement.
Employez toujours le même mot avec une intonation identique pour le féliciter. Associez à votre langage une pause et un sucre en gage de récompense. Les mots choisis n’ont pas d’importance, c’est le timbre de votre voix qui compte.
Généralement, la voix s’élève, reste en suspend pour indiquer une transition montante alors qu’elle redescend, plus grave pour imposer une transition descendante, marquant le point dans l’indication comme à la fin d’une phrase.