Passionnés de chevaux, vous êtes nombreux à pratiquer la discipline du dressage en compétition. Bien qu’amateur, votre investissement émotionnel, financier et temporel est considérable. Suivre un programme de concours raisonné participe à mettre toutes les chances de réussite de votre côté. En ce début de saison, Grand Prix Magazine vous livre quelques conseils afin d’optimiser l’organisation de votre saison 2018.
Si vous formez avec votre cheval un couple harmonieux et complice, vous envisagez peut-être de vous élancer sur les terrains de concours. Vous avez établi avec votre cheval une relation de confiance ? Votre maitrise technique vous permet d’envisager l’enchainement d’une série de mouvements ? Il est temps d’explorer vos options.
Commencez par étudier les différents niveaux de compétition pour choisir la catégorie adaptée : amateur 3,2,1 ou Elite par exemple. Ensuite, consultez le site www.ffecompet.ffe.com pour étudier le programme annuel de concours. Dans la rubrique ‘recherche concours’, sélectionnez votre discipline et choisissez votre division entre Pro, Amateur, Club et Élevage. Afin de délimiter votre recherche géographique, sélectionnez les départements les plus proches.
Dans un premier temps, choisissez une reprise qui vous semble facile, de quoi booster votre confiance et celle de votre cheval. La compétition ne doit en aucun cas être associée à la contrainte. Il sera toujours temps en cours de saison d’accéder au niveau supérieur. Pour l’heure, il s’agit d’évaluer le comportement de votre cheval et de le familiariser avec l’atmosphère du concours. Découvrir un terrain nouveau et évoluer dans une ambiance de compétition peut considérablement mettre en péril son assurance et sa maitrise technique des mouvements.
Il convient de débuter la saison avec des évènements de proximité voire même des concours d’entrainement avant d’opter pour des régionaux ou nationaux. Vous serez étonné de constater qu’une reprise connue sur le bout des doigts risque de vous échapper une fois en piste.
Apprenez à gérer le stress et les trous de mémoire en vous mettant en situation avant le premier officiel. Face à un enjeux moindre, vous vous concentrerez d’avantage sur votre cheval. Plus votre maitrise technique sera grande, moins les éléments extérieurs et le trac viendront détériorer votre performance. Il convient donc de multiplier les entrainements sur une reprise facile dans un contexte hospitalier.
Il n’est jamais trop tôt pour prévoir votre saison de concours. Mettre en place un calendrier ne vous oblige pas à vous y tenir strictement. Cependant, cela vous apporte la visibilité indispensable à une bonne gestion de la performance. L’anticipation du planning va permettre une meilleure appréhension du stress. Donnez-vous les moyens de vous concentrer sur l’essentiel : votre préparation technique et la relation que vous entretenez avec votre cheval.
Il convient d’étudier le calendrier de concours dès la fin de l’année qui précède quitte à adapter les sorties au fur et à mesure. En décembre, faites un premier état des lieux. Quel est le niveau effectivement maitrisé par votre cheval à l’instant présent ? Est-il prêt physiquement et mentalement à entamer une saison de concours ? Si la réponse est non, c’est le bon moment pour faire le nécessaire. Des soins vétérinaires ou une période de relâche sont conseillés ? N’hésitez pas.
En Janvier, déterminez avec votre entraineur si vous êtes prêt à aborder la saison de concours. N’oubliez pas qu’il est recommandé d’évoluer à un niveau inférieur à celui travaillé à la maison. Les éléments isolés de la reprise doivent être maitrisés. Attention, c’est aussi un bon moment pour reprendre votre licence compétition auprès de votre club ou sur FFE Club SIF. Votre cheval doit également être enregistré au SIRE et sur FFE Compet.
Commencez à enchainer les différents éléments de la reprise afin de vous familiariser avec le texte qu’il est temps d’apprendre par coeur. Ne comptez pas sur quelqu’un pour vous dicter la reprise. S’il venait à se tromper ou qu’une pluie battante restreignait votre audition ? Ne pas connaitre le texte risque de détériorer la préparation de l’exercice suivant.
En mémorisant les enchainements, détectez les mouvements qui comptent un coefficient deux et assurez-vous de parfaitement les maitriser. Retenez le découpage de la notation. Par exemple, la note de galop allongé sur la diagonale est-elle séparée de celle du changement de pied ? Cela pourrait affecter votre prise de décision en cas de désordre, si votre cheval change de pied au cours de l’allongement notamment.
En février, il est tant de vous questionner sur les objectifs pour la saison à venir. Le but fixé va vous aider à déterminer précisément le calendrier de vos sorties. Championnats départementaux, régionaux, nationaux ? Étudiez les conditions de qualification et consultez votre entraineur. Il vous indiquera le nombre de sorties idéal à la préparation de cette échéance. Prenez en compte les obligations de votre entraineur dans la planification de vos concours.
Il est en effet recommandé d’être accompagné par un professionnel. Vous créerez ainsi un contexte favorable permettant de limiter les erreurs, les frustrations, les déceptions et augmentant vos chances de réussite.
Vous êtes amateur mais votre investissement personnel est important, donnez-vous les moyens de réussir. Mieux vaut concourir moins et concourir bien. Adaptez votre programme aux particularités de votre cheval, en particulier son âge. Si vous vous fixez l’objectif d’un championnat Amateur, prévoyez en moyenne une sortie par mois. Elle sera non seulement requise pour une qualification mais également indispensable à la mise en place d’une routine. Inutile d’en faire plus, accordez à votre cheval un temps de récupération suffisant entre deux échéances.
Choisissez un terrain neutre et accueillant qui ne risque pas de l’effrayer. Éviter les pistes intimidantes avec drapeaux et buvette en bord de piste. Un concours proche de votre écurie et intimiste fera l’affaire. Prévoyez de participer à des Pro Elite voire Grand Nationaux après avoir pris vos marques sur ces concours locaux. Les terrains sont plus regardants, la pression et la concurrence plus grandes.
En cas d’imprévu, réfléchissez à un plan B vous offrant l’opportunité de remplacer un concours par un autre. Tâchez d’arriver la veille de votre première épreuve. Cela laissera à votre cheval un temps de familiarisation avec la piste et de récupération après le transport. Même s’il est gentil et en bonne santé, il n’en sera que plus confortable.
Une lecture assidue du règlement vous évitera d’avoir des surprises quant à votre tenue ou l’harnachement de votre cheval. Familiarisez-vous avec le matériel qui va vous servir durant l’année. Évitez un changement de mors ou de selle à la dernière minute. Si vous débutez un niveau d’épreuve qui nécessite le port de la queue de pie, essayez-la à la maison avant le départ. Certains chevaux sont surpris par le contact du tissus.
À l’approche du concours, déroulez la reprise en entier régulièrement. Prêtez attention à chaque détail et particulièrement au type de détente que vous allez mettre en place. Combien de temps ? Quel format ? Répétition ou non des enchainements ? Attention à ne pas griller toutes vos cartouches à la détente, la compétition ne s’y joue pas. Le cheval doit être en forme pour donner le meilleur de lui même en piste. En plus de déterminer le type de détente qui sied le mieux à votre partenaire, étudiez la meilleure façon de gérer l’ensemble de la semaine précédent le concours.
Votre cheval est-il mieux au lendemain d’un simple stretching ou au contraire à la suite d’une séance d’entrainement plus intensive ? Le cavalier a souvent besoin de se rassurer en déroulant les mouvements la veille de l’épreuve mais qu’en est-il des besoins réels du cheval ? Apprenez à vous adapter à ses préférences. À la maison, pensez à regarder votre montre pour déterminer précisément le meilleur temps de détente, ni trop ni trop peu.
Souvenez-vous qu’il est très différent de monter à la maison et en concours. La compétition est un nouveau challenge auquel se confronte tout cavalier, même averti, qui se lance dans l’aventure. Il vous faudra beaucoup de patience et de modestie afin de construire petit à petit votre expérience de compétiteur.
Chaque nouvelle épreuve, gonflant votre bagage, viendra renforcer votre assurance et élever vos ambitions. Apprenez à apprécier même la plus petite des victoires mais veillez surtout à analyser vos déceptions pour que chacune d’entre elles viennent enrichir votre apprentissage.